Paris, Galerie Univer
2008
..". Les historiens de !'art !e savent: En dépit de leur apparence innocente, les fleurs sont le sujet de tous les dangers. Aux formes variées, aux couleurs chatoyantes, elles ont une fâcheuse tendance à verser dans !e kitsch.
Si Raphaëlle Pia déjoue ce piège, c'est que les fleurs qu'elle peint depuis plusieurs années semblent échapper à leur condition d'origine. Traitées à l'acrylique dans une palette de roses sur des fonds quasi-monochromes, refusant les détails et les effets de matière, ces plantes de taille monumentale qui occupent l'essentiel de !a surface de la toile, sont comme des cartes géographiques aveugles, sans aucune Indication précise, Des roses, mais qui ne s'adressent pas à l'odorat, qui ne prétendent pas au statut du trompe !'œil ou encore moins à celui du trompe-main. Ces fleurs nous rappellent que chaque transposition artistique est avant tout une transplantation.
En réalité, !e parc floral de l'artiste est avant tout un jardin d'étranges configurations biomorphiques, des suggestions des parties intimes du corps où les courbes, !es plis et les replis dégagent une sensualité inquiétante. Avec ses fleurs, isolées et hors contexte, Raphaëlle invente, en quelques sortes, une botanique sexuelle.
Itzhak Goldberg, 2004
.".. Ces mêmes roses – qui ne sont pourtant pas les mêmes - je viens de les revoir, en majesté, dans un jeune et bel espace d’art contemporain, Uni-ver, 6 cité de l’ameublement. 75011.
Les roses de Raphaëlle Pia ont évolué. Mais dans celles de 2008, j’ai retrouvé ce quelque chose d’énorme, de violent, de sensuel, d’éperdu, d’explosé et de rigoureux à la fois, qui m’avait tant frappée à leur naissance. On est loin d’un tapis de roses doucereux. Loin aussi d’un brutal envoi sur les roses. Entraîné par ces sortes de roses des vents, enivré par leurs gouleyantes couleurs de vin, on y tourbillonne dans des émiettements de soie et de soi, parmi des effilochures de plis. On y devient valseuse affolée au cœur très secret."
Béatrice Nodé-Langlois, 2008